Eastmain - rivière la Pêche - Eastmain ( 20 Km )
Au réveil nous sommes obligés de constater que le dernier jour de notre expédition ressemble beaucoup au premier: gris et couvert, mais avec moins de vent, par contre il neige toujours. L’abri a bien tenu, nous sommes bien au sec!
Cette nuit David a dû se lever parce qu’un chien hurlait, il s’était emmêlé autour de son attache...
Aujourd’hui nous n’allons pas démonter le camp comme tous les matins, car nous allons revenir passer la nuit ici ce soir. Nous allons remonter la rivière Eastmain et visiter ses affluents. Avant de partir il nous faut éteindre le feu correctement pour éviter sa propagation à la veille souche d’arbre voisine, ce qui s’était produit pendant la nuit. Il ne faudrait pas enflammer la forêt!
Les attelages vont aussi devoir être modifiés car il faut se répartir les chiens de Dirk, mais Claude tremble déjà à l’idée d’avoir un chien de plus sous les ordres de Sam. Nous décidons donc de laisser la pauvre Ulla au campement attachée à un arbre; triste sort pour la chienne qui ne va pas pouvoir se faire courtisée aujourd’hui! Ainsi David a sept chiens, Hubert et André en ont six et Claude garde le même nombre avec cinq.
Nous longeons d’abord les berges de la rivière, pour nous engager ensuite dans l’un de ses affluents. Le paysage est tout à fait différent: le blanc est toujours omniprésent mais il se mêle harmonieusement à la forêt pour lui donner un air de carte postale, même s’il ne fait pas beau.
Nous restons dans le lit de la rivière qui fait office de route pour nous. La glace est nettement plus molle que sur la banquise ce qui fait que, par endroit les chiens peinent. Il faut les aider un peu en courant à côté du traîneau.
Nous sommes tous à l’affût du moindre animal, mais nous savons tous que nos chiens ne vont sûrement pas les attirer! David a pu apercevoir un castor au loin, mais personne d’autre ne l’a vu, il était trop rapide; par contre nous voyons très bien les traces laissées par cet animal avec de nombreux troncs d’arbres rongés. Le chant des oiseaux aux alentours contraste avec le silence des autres jours. Nous ne verrons pas d’orignaux, seulement leurs excréments; petits pour la taille de l’animal!
A l’embranchement d’une autre rivière nous découvrons les horribles traces de la civilisation moderne laissées par un groupe d’autochtones. Il y a là , autour d’un trou percé dans la glace pour la pêche, un amoncellement de détritus: canettes de bière et papier d’emballage. Les indiens Cris n’ont manifestement pas les mêmes valeurs que nous!
Après le déjeuner nous rebroussons chemin. Sam est parfait aujourd’hui, il écoute! Il est peut-être fatigué ou c’est l’absence d’Ulla qui le calme.
Nous retrouvons notre campement. A notre arrivée David décide de lâcher New Look en qui il a confiance, mais il oublie Ulla attachée à un arbre. Trop tard! Les voilà accrochés tous les deux dans une longue étreinte! Pendant tout le séjour nous avions essayé d’éviter le contact avec des mâles. Fabienne nous dira plus tard que ce n’est pas trop grave car cet accouplement va donner de bons chiens.
C’est avec une certaine amertume que nous nous mettons à nos tâches quotidiennes, en effet il s’agit de notre dernier soir dans la nature! Nourrir les chiens: il y aura des restes! Faire le feu: André songe déjà aux forêts vosgiennes à son retour! Faire la cuisine:le menu concocté par David a des airs de célébration aujourd’hui avec un dessert inattendu.
Soupe suivie de quiche et gratin aux légumes avec sauce béchamel. Saucisses et lard grillés. Fondue au chocolat pour le dessert. Nos papilles n’en reviennent pas! Encore bravo pour le chef pour sa cuisine si variée et inventive.
Pour notre dernier sommeil nous retrouvons notre tanière. Malgré quelques fuites au niveau du toit nous y passerons encore une bonne nuit.